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  • jechevallibre

Oser la peur ... Pour vivre l'émerveillement des événements forts

Auprès des chevaux, la vibration du danger est partout. Et si accepter de se sentir en danger permettait de réaliser qu'au final le danger n'est souvent qu'apparent ? Et que bien plus grand serait le risque de se laisser fasciner par lui.

Et si, derrière la peur, nous apprenions à ressentir l'infini nécessité de notre Héros ou Héroïne à aboutir ?


Taï ... le chat-valier sans peur

Ma réalité est un assemblage de points de vue. Je construis ma réalité dans l'histoire que je me raconte. Et pourtant, à l'intérieur d'une vision ou d'une réalité odieuse, il y a une vision libératrice. Aussi, un événement fort est-il toujours un drame ?


Dans les contes, la peur fait partie des instances destructrices, inévitables, en tant que géants ou ogres. Je ne peux pas en faire l'économie. Toutefois, il y a en moi une désapprobation par rapport à ces peurs. Dans un premier temps, elle va rester passive. Puis à un moment, elle devient active par la prise de conscience. Être attentive à ma désapprobation me conduira à une vision libératrice. A condition cependant de ne pas tourner indéfiniment dans l'indignation sans trouver la sortie car alors, cela devient de l'apitoiement.


Dès lors, avons-nous conscience qu'une part de nous a des idéaux nobles et qu'une autre partie de nous vient saper cela de manière cachée ?


Quelles que soient mes meilleures intentions,il est rare que je puisse éviter que quelque chose ne vienne défigurer cet idéal. Venir au contact de cette défiguration permet d'en découvrir la désapprobation. Et pour changer ma réalité, faut-il encore que je la désapprouve. L'assemblage de mes points de vue construit ma perception de la réalité.


Et donc, la peur ?


Chacun connaît cette phrase très célèbre :

Le courage n'est pas l'absence de peur, mais la capacité de vaincre ce qui fait peur. (Nelson Mandela)

Lorsque je désapprouve une construction de réalité, je peux appeler une vision libératrice. Lorsque je prends conscience que mon interprétation d'une réalité est conditionnée par mes croyances, je peux la désapprouver et chercher d'autres perspectives. C'est ainsi que l'on construit une vision libératrice. C'est une vision vivante qui n'a rien à voir avec un état méditatif ou une visualisation. Je ne suis alors plus dominée par ma construction du monde, je ne suis plus impuissante. C'est une perspective nouvelle qui me poussera le plus souvent à passer à l'acte, sans n'être plus l'otage d'une peur connue ou inconnue.


Mais alors, comment se soigner de ses peurs ?


Déjà, en considérant que la peur n'a pas à être soigner, mais écouter.

Ecouter par soi-même avant tout.


Un premier pas, énorme : oser se dire que l'on a peur.


Dans notre société, dire sa peur est souvent mal vu. Oser dire que l'on a peur, c'est un acte de courage. Ceux qui osent le dire avancent et font avancer les autres. C'est un sujet que j'évoque en toute simplicité et authenticité dans les séances et les stages : parce que c'est une émotion mal comprise, elle conduit souvent à un état latent d'anxiété auprès des chevaux.


Mon apprentissage a été largement teinté de peur, conséquence de la non compréhension de ce qui se passait avec le cheval. Le travail personnel réalisé depuis une vingtaine d'années pour arriver à écouter cette émotion comme un messager, et non plus la subir, est un allié solide dans l'accompagnement des personnes qui ressentent la peur face aux chevaux, qu'elle soit née de traumatismes vécus ou bien issue de la peur existencielle. La pratique aux côtés des chevaux dans une attention consciente, soutenue par les outils de la Voie des Contes, organise un champ d'expériences élargies qui permet de prendre l'ascendant sur les ogres que sont les peurs.


C'est aussi le premier pas vers le mouvement libérateur, car la peur fige lentement. Ca devrait rappeler bien des choses à celles et ceux qui ont vécu des séances ou des stages avec moi en Terre d'illich.


Ensuite, il convient d'identifier cette peur, d'en prendre conscience pour pouvoir la nommer : peur de mourir ? De souffrir ? De la solitude ? De perdre ceux que l'on aime ? Maintes et maintes fois, j'observe des signes immédiats de relâchement chez le cheval (soupir, mâchouillement, baillement, ...) lorsque le bipède qui interagit avec lui dit à haute voix "j'ai peur de ...". La nommer implique qu'on l'accueille pour mieux contacter la clé d'abandon qu'est le "avec" ( ni pour, ni contre). A ce moment-là, on se rend compte, que très souvent, la peur se nourrit de projection dans un futur non encore écrit, mais qui se densifie jusqu'à souvent se réaliser tant que nous ne nous y confrontons pas pour le colorer des puissantes sensations du présent. Pourquoi au présent ? Avez-vous déjà réussi à ressentir des sensations* dans votre corps d'hier ou de demain ?


Ensorcelée par le fantasme de ma peur, je me heurte aux frustrations qui ne sont que des représentations de mon esprit. Je ne peux résoudre la peur dans mes limites : dès que je traite la peur avec les moyens du bord, les solutions sont sinistres. C'est en allant en moi à l'endroit que je veux changer que je peux changer quelque chose. Et derrière un ogre, il y a une qualité créative de Soi qui attend d'être libérée.


La peur nous défie pour que nous mettions au centre de nous ... notre vrai centre.


Avec les chevaux et les poneys, je vous encourage à oser ressentir et oser dire. Actuellement, la peur de la mort, de la maladie, de la chute économique du pays nous pousse physiologiquement soit à fuir où à nous terrer -et là c'est la solitude qui va peu à peu nous dévorer jusqu'à la dépression.


Les événements forts qui surviennent dans ma vie sont une clé de mon destin pour peu que je les ressente avec mon Être, davantage que les lire d'une manière anecdotique à partir de mon personnage. Ils décrivent alors d'une façon universelle quelque chose de personnel.


Quand je fais les choses que j'aime le plus au monde de façon étriquée parce qu'inhibée par la peur, c'est un grand malheur. Les ogres représentent le monde du penser conditionné donc limitatif.


Entrer dans la conception de la possibilité est audacieux. Démasquer l'ogre en nous qui nous dévore et nous fait renoncer permet de réaliser les changements qui nous permettront de vivre, intégralement ou en grande partie, la vie dont nous rêvons.

Tout ce que vous avez toujours voulu se trouve au-delà de votre peur. (George Adair)

Pour finir, voici une réflexion philosophique que je vous propose : préférez-vous croire ce que vous voyez ? Ou voir ce en quoi vous croyez ?


A force de brasser mes pensées limitées par la peur, je fais exister une autre réalité, celle de l'ordonnancement déconditionné.



Martine Clerc

(Inspiré par un texte de Patricia Wyssenbach)


* Sensation (définition Larousse) : Phénomène qui traduit, de façon interne chez un individu, une stimulation d'un de ses organes récepteurs





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